La Réserve Naturelle Communautaire du Boundou

« La Réserve Naturelle Communautaire du Boundou (RNCB) est une aire protégée du sud-est du Sénégal créée en 2009 par les communautés rurales du territoire avec l’appui du Conseil Général de l’Isère (aujourd’hui Conseil Départemental de l’Isère) et l’ancien Conseil Régional de Tambacounda. A cheval sur les quatre communes de Dougué, Sinthiou Fissa, Koussan et Toumboura, la RNCB est gérée par les communautés du territoire par le biais du Conservatoire de la Réserve Naturelle Communautaire du Boundou (CORENA) dirigé par les maires de ces quatre communes. »

(La RNC du Boundou en quelques pages, avril 2017)

La RNCB est riche d’une grande biodiversité et de ressources naturelles que les habitants du Boundou souhaitent protéger. Le projet de la RNCB est d’allier développement économique, pour bénéficier aux populations encore très pauvres, et préservation des ressources naturelles.
Pour les populations, il s’agit donc de désenclaver leurs villages, améliorer l’accès à l’eau, aux intrants agricoles et aux financements, organiser les activités économiques communautaires et établir des règles de gestion.

Situation géographique

 La RNCB se situe à l’est de la ville de Tambacounda, entre les départements de Goudiry et de Bakel (Figure ci-dessous) et s’étend sur 120 000 ha.

Localisation Boundou
Localisation de la RNCB, Tetraktys, 2022, source : gadm.org

La réserve est à cheval sur quatre communes et délimitée au nord par le village de Koussan, qui accueille le siège de la réserve et à l’est par la rivière Falémé.

Population

Elle regroupe 20 localités (18 villages et deux hameaux de culture) avec plus de 9.000 habitants, pour une densité de 5,8 hab/km². La répartition de la population est très hétérogène, les villages si situant principalement en périphérie de la réserve. Seuls Didé Gassama et Bancouba se trouvent en plein cœur de la RNC.

Plan_RNCB

Naissance de la réserve

Pendant sept ans, le périmètre actuel de la RNC était une zone amodiée, c’est à dire destinée à la chasse touristique. En 2007, le concessionnaire de la zone, Baba Sada Sow, originaire de Koussan, eut l’idée, en lien avec les habitants, de reconvertir cette zone en réserve naturelle. Il renonça à son droit d’amodiation et proposa aux communautés rurales de réfléchir à un autre mode de gestion pour ce territoire soumis à de fortes pressions humaines (feux, coupes, braconnage…) et climatiques. La réserve naturelle communautaire du Boundou est née !

Intéressés par la démarche, les élus acceptèrent de tenter l’expérience…

Ainsi, avec l’appui du Département de Initiation de la coopération pour la création de la Réserve du Boundoul’Isère, de l’ONG Tétraktys et de l’Inspection Régionale des Eaux et Forêts (IREF) de Tambacounda, une étude a été menée pour estimer les potentialités de la zone et concevoir un plan de préservation. En parallèle, l’Agence Régionale de Développement (ARD) de Tambacounda a réalisé une étude socio-économique afin de mettre en lien les objectifs de préservation et ceux d’un développement local durable.

Au cours des 18 mois d’études de terrain, en collaboration permanente avec les populations locales ainsi que les élus et les services techniques régionaux, les contours de la RNC furent dessinés, les objectifs des populations recensés et des actions proposées…

En février 2009, le plan de gestion est présenté aux communautés rurales, qui le validèrent.

Le nom de « RNC du Boundou » fut choisi à l’unanimité : le Boundou (« puits » en langue pulaar) fait référence à ce large royaume historique dont fait partie la réserve, et dont le village de Koussan était l’une des capitales.