De nombreux métiers traditionnels continuent d’exister dans les villages isolés de la Réserve, qui vivent souvent en autarcité une partie de l’année. Ainsi, il est encore possible d’y découvrir un certain nombre de savoir-faire traditionnaux, extraordinaires à découvrir lorsque l’on prend le temps de partir à la rencontre des habitants des différents villages.
Les métiers liés au travail des métaux : forgerons et orfèvres sont présents dans pratiquement chaque villages. La plupart d’entre eux héritent leurs connaissances de leur père, artisan avant eux sur place. Le feu chauffe une bonne partie de l’année, pour réparer les lames des outils, ou fabriquer les bijoux pour les femmes à la veille des fêtes…
Tisserans, cordonniers et drodeurs sont aussi présents dans la plupart des villages : le travail du cuir de chèvre (ou de vache), la réparation des chaussures sont plutôt des travails d’hommes, alors que la confection de tentures et de draperies est plutôt le monopole des femmes en particulier à Talibadji où les brodeuses sont reconnues pour leur habileté.
La maçonnerie artisanale se pratique à proximité des villages, là où les mares conduisent à la présence d’argile. Les briques sont généralement en terre séchée, même si on en observe de plus en plus qui sont faites de ciment.
L’agriculture occupe les terrains proches des villages de la saison des pluies à fin octobre, saison des récoltes. Néanmoins, plusieurs secteurs sont consacrés au maraichage : c’est le cas des jardins de Koussan (près du forage), des jardins de Didé (à la sortie Est, reliés au Chateau d’eau), des berges de la Falémé… La dépendance à l’eau représente le principal obstacle pour le développement de cette activité, qui est l’apanage des femmes, généralement responsables du fonctionnement des concessions.
Le lit de la Falémé est l’objet, lors de la saison sèche, d’une étrange activité : la recherche d’or !! Dans des petits trous creusés à la pelle dans le lit asséché, les gens fouillent les cailloux à la recherche d’une improbable pépite. Généralement en vain, cette activité n’en reste pas moins très pratiquée, avec l’espoir d’un avenir transformé « par la volonté d’Allah ».
L’élevage, enfin, est sans doute l’activité la plus pratiquée de la Réserve : toute l’année, d’innombrables troupeaux parcourent librement la savane, se rassemblant le soir dans les villages ou à proximité des points d’eau. Si, en saison des pluies, il s’agit principalement des éleveurs locaux (chaque villageois possédant quelques moutons et chèvres), la saison sèche voit arriver de très nombreux transhumants peul venus du Nord du pays, du Mali et de Mauritanie. La pression de pâturage et les dommages collatéraux occasionnés par la présence de tant de monde et de bétail pèse lourdement sur les équilibres naturels de la Réserve. Actuellement, la mise en place d’un plan pastoral vise à mieux encadrer cette pratique.